Chaque produit ou service génère des impacts sur l’environnement. Le but de l’éco-conception est de réduire ces impacts tout en conservant la qualité d’usage par la prise en compte des consommations des ressources naturelles et des impacts sur l’environnement. Cette démarche apparue dans les années 2000 intéresse l’ensemble des acteurs économiques : fournisseurs de matières premières, fabricants, distributeurs, consommateurs, acheteurs publics et privés. L’environnement devient ainsi un critère d’achat à part entière, à l’instar de la qualité, des coûts, des délais, etc.
Une approche en 4 étapes :
1 – L’analyse
- L’analyse fonctionnelle
- Pour comparer entre eux des produits (ou des services) qui ont des fonctions semblables mais avec des performances, des caractéristiques et des conditionnements différents, on utilise la notion d’unité fonctionnelle. Cette dernière correspond à la quantité nécessaire pour remplir une fonction, pendant un temps donné et avec une efficacité donnée. Par exemple pour « emballer 9 000 litres de marchandises achetées dans une grande surface », il est possible de comparer les impacts environnementaux de quatre types de sacs de caisse (sac biodégradable, sac plastique, sac papier, cabas réutilisable) afin d’envisager la solution la plus acceptable pour l’environnement. La comparaison des unités fonctionnelles permet de conclure que le cabas a le moindre impact et que le sac plastique se comporte globalement mieux que le sac papier.
- L’évaluation environnementale
- Chaque entreprise développe sa propre méthode adaptée à sa situation et à sa stratégie suivant 2 types de démarches :
- Exhaustive : évaluation de tous les critères environnementaux à toutes les étapes du cycle de vie en faisant un inventaire des flux de matières et d’énergies entrants et sortants, c’est l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) du « berceau à la tombe ».
- Sélective : focalisation sur un ou plusieurs critères environnementaux et/ou une ou plusieurs étapes du cycle de vie.
2 – Les opportunités d’amélioration
Suite aux différentes analyses menées, les considérations environnementales sont intégrées au processus de conception pour identifier les opportunités d’amélioration, et notamment les transferts de pollution.
L’hypothèse d’éco-conception de ce produit vise à réduire l’impact de l’extraction des matières premières, cependant cette solution entraîne une augmentation de l’impact environnemental au niveau de la fabrication et de l’utilisation. L’impact global de cette solution ne permet donc pas de réduire les impacts environnementaux globaux car la pollution est transférée à d’autres étapes de vie du produit. Le travail des concepteurs se fait en collaboration avec d’autres services afin d’identifier les pistes d’amélioration potentielles tout au long du cycle de vie pour réduire les impacts environnementaux, par exemple :
- Utilisation d’énergies renouvelables à l’extraction et au transport
- Réduction de la consommation des ressources naturelles
- Remplacement de certains matériaux
- Sensibilisation des utilisateurs pour une utilisation prolongée
- Réduction des déchets et amélioration de leur collecte grâce à la composition optimisée
Dans tous les cas, il est nécessaire de valider la faisabilité technique, économique et commerciale des pistes d’amélioration identifiées.
3 – Le développement
Les solutions retenues doivent ensuite être développées pour assurer la production des produits éco-conçus à la même échelle que celle des produits qu’ils concurrencent. Pour cela, l’outil de production peut être amené à évoluer.
4 – La communication
Un produit éco conçu doit être mis en valeur face aux produits « classiques ». Pour cela, le marketing produit et la communication environnementale doivent faire ressortir l’éco conception comme un facteur différenciant et englober le produit dans une approche plus globale en améliorant le service rendu.
Conclusion
De nombreux produits ont déjà été éco-conçus (vêtements, chaussures, mobilier, emballages, bâtiments, etc.), les services commencent à se développer, à l’image des évènements éco conçus, pour le bénéfice de tous :
- Entreprises : réponse aux attentes du marché, diminution des risques, réduction des déchets, etc. et finalement amélioration de l’image
- Consommateurs : préservation ou amélioration de leur cadre de vie, économies lors de l’utilisation des produits, etc.
- Collectivités : diminution des coûts de traitement des déchets et des coûts induits par les pollutions et les risques.