Les économies d’énergie se traduisent directement par des gains financiers. C’est le principal moteur de l’adoption du Green IT en entreprise.
Mais toutes les entreprises ne sont pas prêtes à investir. Elles exigent des repères et des critères avant de s’engager. Les fournisseurs anticipent ces contraintes.
Selon le cabinet d’études Forrester Research, 76 % des DSI français placent, en 2008, l’écologie dans les trois premiers critères de choix d’une solution informatique. Comment expliquer un intérêt aussi soudain pour l’environnement ? « Les entreprises doivent faire face à trois contraintes différentes en même temps : économique, d’image et légale » , explique Stéphane Parpinelli, fondateur du blog EcoTech21 dédié aux éco-innovations. Les consommateurs demandent des comptes aux entreprises sur leur attitude citoyenne.
Et les Etats resserrent le cadre légal lié à l’environnement. » En Europe, les contraintes légales – directives RoHS et DEEE notamment – sont respectées par les constructeurs de matériel informatique. « Nous pouvons fournir un service clé en main dans 45 pays, de l’analyse de la valorisation du parc au certificat de recyclage incluant un bilan matière, en passant par l’enlèvement sur site » , résume Catherine Martial, responsable programmes Retour & DEEE chez HP France.
De 50 à 100 euros d’économie par poste
Les entreprises ont tout intérêt à se concentrer sur la consommation électrique du parc de PC. Avec environ 60 % des utilisateurs qui laissent leur PC allumé la nuit, le potentiel d’économie est important. « En mettant en veille le parc de postes utilisateurs lorsqu’il est inutilisé, on peut diviser la consommation électrique par deux » , illustre Marie Daelman, consultante en développement durable chez Enora Consulting. Cela se traduit par une économie annuelle potentielle de 50 à 100 euros par poste selon la configuration matérielle. Cet aspect économique est le principal moteur d’adoption de l’informatique écologique pour 27% des entreprises françaises estime le cabinet Gartner dans une étude récente.
Adopter une vision plus globale
« Les PC des utilisateurs et les écrans et imprimantes rattachés concentrent 45% de la dépense énergétique du système d’information » , ajoute Simon Mingay, vice-président de Gartner et spécialiste du Green IT. S’il est plus facile de mener des projets au niveau des centres de données, c’est bien au niveau des utilisateurs que réside le principal potentiel d’économie. Mais « toutes les entreprises ne sont pas encore prêtes à investir pour faire des économies grâce à l’informatique verte , constate Bruno Hourdel , directeur marketing de Sun en France. En revanche, les services achat commencent à ajouter des critères sociaux et environnementaux pour sélectionner les fournisseurs » . Tous les fournisseurs informatiques ont anticipé cette tendance. La plupart proposent des postes de travail ainsi que des écrans et des imprimantes plus respectueuses de l’environnement.
Contraintes ou motivées, toutes les entreprises devront rapidement adopter une informatique plus responsable. « Durant les cinq prochaines années, des pressions croissantes vont contraindre les entreprises à devenir plus « vertes » et à envisager sérieusement le développement durable » , estime Simon Mingay. Le chantier des postes utilisateurs n’est cependant pas le seul à entreprendre. Pour Isabelle Illy Weisbecker, DSI au sein du groupe Etam, « il ne faut pas se limiter aux économies d’ énergie sur les postes des utilisateurs, mais adopter une vision plus globale » . La directrice des systèmes d’information répond ainsi à toutes les pressions que les clients et actionnaires exercent de plus en plus sur l’entreprise. D’une part, elle espère économiser 30% de la facture électrique du système d’information. De l’autre, une informatique propre constitue un véritable atout pour les grandes entreprises qui doivent répondre, chaque année, de leur engagement social et environnemental au sein d’un rapport RSE (Responsabilité Sociale de l’Entreprise).